Du Grand Siècle aux Lumières

Gabriel Wolfer, orgue, avec plain-chant

Johann Jakob Froberger (1616-1667)
1. Toccata
2. Canzon FbWV 306
3. Canzon FbWV 302
4. Canzon FbWV 305
5. Toccata FbWV 102
6. Fantaisie FbWV 205

Louis Couperin (1626-1661)
7. Fantaisie « Couperin a Meudon le 8e octobre 1656 »
8. Duo
9. Fantaisie « Couperin a paris au mois de décembre 1656 »

Nicolas De Grigny (1672-1703)
Kyrie des fêtes doubles majeures
10. 1er Kyrie en taille à 5 – Plain-chant du Kyrie
11. Fugue à 5 qui renferme le chant du Kyrie – Plain-chant du Christe
12. Cromorne en taille à 2 Parties – Plain-chant du Christe
13. Trio en dialogue – Plain-chant du Kyrie
14. Dialogue sur les Grands Jeux

Jean François Dandrieu (1684-1740)
15. Tierce en Taille
16. Ofertoire
17. Cromorne en Taille

Jean-Adam Guilain (ca 1680-ca 1739)
Magnificat du 2ème ton avec plain-chant alterné
18. Prélude
19. Tierce en Taille
20. Duo
21. Basse de Trompette
22. Trio de Flûtes
23. Grand Jeu
24. Petit plein Jeu

Prise de son, montage et direction artistique: Jean-Claude Gaberel
Boîte en carton , livret couleur de 24 pages, temps total: 69′
Mit deutscher Text
English Notes

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Avec :

  • Gabriel Wolfer, orgue
  • Plain chant  (Michela Baretta, Maryline Brito-Gerber, Léonie Renaud, Catherine Wolfer-Huguet, Marie-Laure Cattin,Stéfanie Rey-Brugger, Cassandre Stornetta, Anne Wolfer) 


















Quelle musique pour l’orgue de St-Ursanne ?
Il faut remonter à l’année 1596 pour trouver la plus ancienne référence de l’orgue à la collégiale de St-Ursanne. On y apprend en effet que le notaire et régent Ursanne Pavignot, était aussi organiste. Il y a eu ensuite la construction de l’orgue Schott, achevé en 1623. Cet instrument de treize registres, de style allemand du sud était posé sur le jubé, aujourd’hui détruit. L’orgue Schott servira jusqu’à l’installation par Waltrin de l’orgue de tribune. Selon les « Charges de l’organiste » de 1623, on découvre entre autres qu’ « il (l’organiste) aura grand soin de la musique et n’admettra personne à jouer qui ne soit bon musicien » et qu’ « il devra enseigner le grégorien et la polyphonie à deux choralistes et à 4 ou 5 autres enfants ». Le nombre d’interventions effectuées au 18ème siècle sur l’orgue de tribune installé préalablement par Waltrin nous démontre encore l’importance qu’attachait le chapitre à la qualité et à la richesse de son orgue. Que jouait-on ? On y accompagnait le chant grégorien et les polyphonies, certes, mais pour cela un instrument plus petit aurait fait l’affaire. On devait donc sans doute, comme presque partout ailleurs, pratiquer l’alternance dans les hymnes et messes : versets improvisés à l’orgue alternant avec les versets chantés.
Bien qu’étant d’esthétique classique française, l’orgue alsacien se démarque toutefois par quelques influences plus germaniques, comme la soubasse de 16’ à la pédale. De même, l’orgue de St-Ursanne se distingue également quelque peu de ses frères alsaciens, doté notamment de 5 jeux de 4 pieds, dont 2 bourdons et une flûte conique ! Etait-ce un voeu du chapitre de St-Ursanne, habitué durant plus de 200 ans à la couleur des jeux de l’orgue Schott ? Par ailleurs, la pédale est réduite, ce qui n’est pas une surprise en province. Toutefois sa composition (fonds de 16’,8’,4’ et les anches de 8’ et 4’) permet de disposer de 2 octaves en octaviant et en s’aidant de tireurs de jeux adroits ! Cet enregistrement, avant toute chose, s’attache à mettre en valeur la merveilleuse palette sonore de l’orgue restauré, tout en faisant appel aux possibilités offertes par la pratique d’exécution.

Welche Musik für die Orgel von St-Ursanne ?
Man muss ins Jahr 1596 zurückgehen um auf die erste Erwähnung der Orgel in der Collégiale von Saint-Ursanne zu stossen. Dort ist zu lesen, dass der Notar und Stiftsherr Ursanne Pavignot auch Organist war. Später wurde der Bau der Schott Orgel in Angriff genommen und 1623 vollendet. Dieses Instrument im süddeutschen Stil hatte 13 Register und wurde im heute zerstörten Lettner aufgestellt. Die Schott Orgel wurde benützt bis zur Zeit, in der Waltrin die Tribünenorgel baute. Dem Pflichtenheft des Organisten von 1623 kann man entnehmen, dass „der Organist sich gewissenhaft um die Musik zu kümmern hat und nur sehr gute Musiker die Orgel spielen lässt; er wird zwei Chorsänger in den Bereichen gregorianischer Gesang und Polyphonie unterrichten sowie 4 oder 5 andere Kinder.“ Es erfolgten im 18. Jahrhundert eine grosse Anzahl von Einsätzen mit der Orgel, die Waltrin gebaut hatte. Dies zeigt, welche grosse Bedeutung das Kapitel der Qualität und dem Reichtum seiner Orgel beimass. Was wurde gespielt? Gregorianische Gesänge und mehrstimmige Musik wurde begleitet; dafür hätte aber auch ein kleineres Instrument genügt. Zweifellos gab es bei den Hymnen und Messen, wie dies auch anderswo sehr verbreitet war, ein Wechselspiel von gesungenen Strophen und an der Orgel improvisierte Strophen.
Obwohl die Orgel eine klassische französische Ästhetik aufweist, hat diese elsässische Orgel auch ein paar « deutsche Züge », wie zum Beispiel eine Sußbass 16 im Pedal. Die Orgel von Saint-Ursanne unterscheidet sich auch sonst etwas von anderen elsässischen Instrumenten: Sie besteht nämlich aus 5 vierfüße Register unter denen 2 « bourdons » und eine « flûte conique ». War das ein Wunsch des Kapitels von Saint-Ursanne, das während 200 Jahren an die Klangfarben der Register der Schottorgel gewöhnt war? Einerseits ist das Pedal reduziert, was für die Provinz keine Überraschung darstellt. Andererseits die Prinzipale 16’, 8’, 4’ und die Zungen 8’ und 4’ erlauben es, auf Anspruch, zwei Oktaven zu erweitern, im Gang der Wiedererstellung. Auch durch die Aufführungspraxis von höchsten Wert wird diese Orgel zum Geltung gebracht.

What music for the organ of Saint-Ursanne ?
One has to go back to the year 1596 to find the oldest reference to the organ of the collegiate church of Saint-Ursanne. This record informs us that the notary and administrator Ursanne Pavignot was also an organist. Then the Schott organ was built and finished in 1623. This thirteen-stop instrument, of south-German style, was sitting on the rood loft, which has been destroyed. The Schott organ was used until Waltrin built the gallery organ. According to the “Organ player’s duties” from 1623, it turns out that “he [the organ player] will take great care of the music and will not let anyone play if not a good musician”, and that he has to teach Gregorian chant and 2, 4 or 5 voice polyphony. The gallery organ built by Waltrin was restored often enough in the 18th century to show the value the chapter attached to the quality and the richness of their organ. What did the organ play? It certainly accompanied chant and polyphony, but a smaller instrument would have done the job just as well. We can conclude that hymns and mass parts were likely performed in alternation, as was the custom almost everywhere else, with some verses improvised on the organ and some verses sung.
Although of French classical design, the Alsatian organ is distinguished by some Germanic influence, such as the 16’ contra bourdon on the pedal. In the same way, the organ of Saint-Ursanne differentiates itself somewhat from its Alsatian counterparts, notably with 5 stops of 4 feet, including 2 bourdons and a conical flute. Was this due to a wish of the Saint-Ursanne chapter, which had been used to the stops of the Schott organ for over 200 years? Also, the pedal is reduced, a common feature in provincial churches. However, its composition (16’, 8’ and 4’ foundation voices, and 8’ and 4’ reed pipes) allows to octaviate on two octaves, with the help of very efficient stops. This recording, above all, endeavours to bring out the marvelous sound range of the restored organ while using the possibilities offered by interpretation practice.

Gabriel Wolfer