St-Ursanne, Collégiale
Samedi 8 mai 2021 à 20h et Dimanche 9 mai 2021 à 17h
En collaboration avec le 1400ème de Saint Ursanne
30 CHF – Tarif réduit / – de 16 ans gratuit
Un Opéra français
Un concert mis en espace
Oeuvres de Lully, Rameau, Charpentier, Marchand, …(programme ci-dessous)
Saskia Salembier, mezzo-soprano & Marc Meisel, orgue
Maximum 50 personnes par concert
Réservations fermées
Quelques places encore disponibles à la caisse (ouverture à 16h15)
Clair-obscur
L’art français de la Tragédie au 17ème siècle
Nicolas de Grigny (1672 – 1703)
Plein jeu et duo extraits de l’Hymne Veni Creator
Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729)
Céphale et Procris : « Funeste Mort » (Procris)
Jean-Baptiste Lully (1632-1687)
Atys : le Sommeil
Armide : « Venez, venez ! Haine implacable » (Armide)
Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)
Médée : « Quel prix de mon amour ! » (Médée)
Jean-Baptiste Lully
Le Triomphe de l’Amour : « Voici le favorable temps » (La Nuit)
Armide : Passacaille
Jean-Philippe Rameau (ca.1683-1764)
Castor et Pollux : « Tristes apprêts » (Telaïre)
La Livri – La Vézinet (Premier concert)
Hippolite et Aricie : « Cruelle mère des amours » (Phèdre)
La Princesse de Navarre : « Vents furieux » (une Grâce)
Louis Marchand (1669-1732)
Grand Dialogue
Pour ce premier concert après re-confinement Marc Meisel et Saskia Salembier nous proposent un programme qui leur tient à coeur, et qui a déjà obtenu une large approbation du public. Au travers de magnifiques pages du répertoire français, ils exploiteront l’espace, l’acoustique et les couleurs de l’orgue lors ces deux soirées musicales qui s’inscrivent dans le cadre des festivités du 1400ème de Saint Ursanne.
Clair – obscur, l’art français de la Tragédie
A la cour de Versailles, on ne se refuse aucun faste pour faire briller la monarchie française aux yeux du monde. Que ce soient par ses décors majestueux, par ses machineries fascinantes, par son orchestre à la discipline de fer, par son art du chant si particulier ou par ses danses hypnotiques, les opéras et les tragédies lyriques font partie des artifices qui impressionnent les auditeurs et font parler de la France à travers l’Europe. Musicien-phare sous Louis XIV, le jeune Jean-Baptiste Lully est entré à la cour par la porte des serviteurs. Il a réussi à faire reconnaître ses talents de danseurs et de musiciens et, formé par de grands maîtres à la composition, il sera élevé au rang suprême de surintendant de la musique royale par le Roi Soleil. Il régnera sans partage sur la scène des théâtres évinçant tous les compositeurs dramatiques de son époque parmi lesquels on compte le célèbre Marc-Antoine Charpentier. Tous seront néanmoins influencé par son génie.
L’orgue français du 18ème siècle subit lui aussi l’influence de ce nouveau monde musical. Sa palette sonore évolue jusqu’à lui donner les caractéristiques d’un orchestre avec ses possibilités d’ensembles et d’instruments solistes. Certains mélanges sonores semblent émaner de la fosse d’orchestre, ses jeux solistes imitent le hautbois ou la trompette et ses claviers évoquent les plans sonores de l’orchestre. Le programme Clair-obscur fait le pari de présenter le monde des tragédies lyriques avec seulement deux musiciens: l’orgue et le Grand-Dessus. Equivalent au 18ème siècle du mezzo-soprano actuel, le Grand-Dessus est la tessiture des reines et des divinités et constitue souvent le premier rôle féminin des opéras de l’époque. Saskia Salembier s’en est emparé pour servir les airs de La Princesse de Navarre de Rameau, l’air d’Armide de Lully ou celui de Médée de Charpentier. Placée à la tribune, mais aussi face au public, elle sera accompagnée par Marc Meisel qui jouera avec les sonorités appréciées de l’orgue de St-Ursanne. Il interprétera aussi de grandes œuvres du répertoire. Le Veni Creator de Grigny et le Grand dialogue de Louis Marchand résonneront sous ses doigts.
Soliste recherchée pour sa personnalité musicale engagée, Saskia Salembier se produit à travers l’Europe aux côtés des plus grands chefs baroques. Diplômée en chant lyrique à la Haute Ecole de Musique de Genève, et en chant baroque à la Schola Cantorum de Bâle, elle fait ses débuts à l’opéra dans le rôle de Poppea (Monteverdi). Elle se produit par la suite dans les rôles de Medea (Cavalli), Euridice, Proserpine & Musica (Monteverdi), Alceste, Armide (Lully), Proserpine (Charpentier), Sesto, Ruggiero (Haendel), Phèdre (Rameau), Colette (Rousseau), Orphée (Gluck).
Elle est souvent invitée pour des récitals avec orchestre ou ensemble baroque à la Philharmonie de Paris, aux festivals de Timișoara, de Royaumont, de Toroella de Montgrí, d’Arques-la-Bataille, aux Nuits Musicales d’Uzès, à l’Espacio Turina de Séville, à la Grange au Lac d’Evian, au Teatro Fernán Gómez de Madrid, à la Philharmonie de Liège, au Palacio de Sintra… La critique salue régulièrement son interprétation des airs de tragédies lyriques, qu’elle affectionne particulièrement.
Sensible à la redécouverte de compositeurs oubliés, on compte dans sa discographie un enregistrement édité par le label Hortus, mettant à l’honneur le compositeur Dassoucy, un des collaborateurs de Molière. Elle a également à coeur de défendre les femmes compositrices au sein des programmes qu’elle propose.
Diplômée du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en violon baroque, Saskia Salembier poursuit également une carrière de violoniste avec la conviction que les pratiques instrumentales et vocales s’enrichissent mutuellement et nourrissent l’imaginaire artistique.
Ouverte à de nombreux répertoires et très impliquée dans le travail scénique et corporel, elle est de plus en plus régulièrement sollicitée comme metteur en scène (Orphée, Gluck, 2015. La Figure de Leos Janacek, 2016. Il Giasone, Cavalli, 2017. Le Carnaval, Lully, 2018). Depuis 2006, elle assure également la direction de l’ensemble vocal et instrumental Opalescences, spécialisé en musique ancienne.
Claveciniste et organiste franco-suisse, Marc Meisel est un musicien recherché tant comme soliste que comme partenaire de musique de chambre.
Formé au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et à la Schola Cantorum de Bâle, il a été élève d’Odile Bailleux, d’Olivier Latry et de Jean-Claude Zehnder pour l’orgue, d’Elisabeth Joyé et de Jörg-Andreas Bötticher pour le clavecin, et de Rudolf Lutz pour l’improvisation.
Marc Meisel est membre de l’orchestre Les Siècles, avec lequel il se produit dans les plus grandes salles européennes, de Capriccio-Barockorchester, avec lequel il joue à travers la Suisse et des ensembles Les Ombres, Scherzi Musicali, InAlto ou La Fenice.
En 2017, il devient directeur musical associé de l’Ensemble Opalescences, dirigé par Saskia Salembier.
Depuis 2007, il est régulièrement invité par différentes maisons d’opéras (Schwetzingen, Badisches Staatstheater Karlsruhe, Oper Frankfurt) en tant que chef assistant de Michael Form.
Il compte aujourd’hui une large discographie, tant comme soliste que comme continuiste. Parmi ses dernières réalisations, « Schütz and his Legacy » avec l’Ensemble In Alto, les « Leçons de Ténèbres » de Couperin avec l’Ensemble Les Ombres ou les « Vespro della beata Virgine » de Monteverdi avec l’Ensemble La Fenice.
Par ailleurs, Marc Meisel enseigne sous forme de masterclasses les « langages baroques » au conservatoire de Nanterre, près de Paris.
Depuis 2006, Marc Meisel est organiste de l’Eglise Evangélique Reformée de Reinach (Suisse).
Il y fonde en 2011 les Mischeli-Konzerte, une série de concerts mensuels, dont il est le directeur artistique.