N.B. Les dates peuvent être modifiées en fonction des restrictions sanitaires du moment
St-Ursanne, Collégiale
samedi 18 septembre 2021 à 20h
dimanche 19 septembre 2021 à 17h
40 / 30 / 20 CHF selon les catégories
Tarif réduit / – de 16 ans gratuit
En collaboration avec le 1400ème de Saint Ursanne et RTS-Espace 2
Ensemble Correspondances
Sébastien Daucé, direction
Chœur, solistes et orchestre
L’Ensemble Correspondances est célèbre dans le monde entier pour ses interprétations de référence de la musique baroque du XVIIème siècle. Il donnera le grand Te Deum composé par Marc-Antoine Charpentier, joué pour la première fois en 1699. Il s’agit d’une des œuvres de musique classique les plus jouées. Le prélude, air joyeux et populaire, est notamment utilisé comme hymne de l’Eurovision. Le Te deum sera précédé de motets de Henry du Mont organiste et compositeur de musique baroque flamand qui a notamment inspiré Lully, né en 1610 et mort en 1684. La musique du Te Deum, s’accorde à merveille avec le cadre festif du 1400ème.
Programme
Jacques Boyvin (1650 ? -1706)
Dialogue sur les Grands Jeux
Henry du Mont (1610-1684)
Memorare
Allemande grave
Jesu dulcedo cordium
O Mysterium
Quam pulchra es
Super flumina Babylonis
Marc-Antoine Charpentier (1643-1704)
In honorem Sancti Ludovici H.365
Te Deum H.146
photo Bertrand Pichène, Ambronnay
Dessus
Danaé Monnié, Caroline Weynants, Caroline Arnaud
Bas-dessus
Marie-Pouchelon
Haute-contre
David Tricou
Taille
Davy Cornillot, Antonin Rondepierre
Basses-taille
René Ramos Premier, Etienne Bazola
Basses
Jaromir Nosek, Marc Busnel
Violons
Josèphe Cottet, Paul Monteiro, Sayaka Shinoda
Altos
Birgit Goris, Kate Goodbehere
Violes
Mathilde Vialle, Louise Boudeo, Etienne Floutier
Basses de violon
Hager Hanana, François Gallon, Marjolaine Cambon
Théorbe
Florent Marie
Clavecin
Guillaume Haldenwang
Basson
Mélanie Flahaut
Trompettes
Jean-Daniel Souchon, Benoît Tainturier
Flûtes
Lucile Perret, Matthieu Bertaud
Hautbois
Neven Lesage, Jon Olaberria
Timbales
Koen Plaetinck
Orgue & direction
Sébastien Daucé
Le grand Te Deum de Charpentier
Dans le cadre des Festivités du 1400ème de Saint Ursanne, « Tribunes baroques » propose un événement remarquable reporté à deux reprises. L’Ensemble Correspondances interprétera le célèbre “Te Deum” de Marc-Antoine Charpentier et des Motets d’Henry Dumont, en alternance avec des œuvres de musique française à l’orgue historique de la collégiale de St-Ursanne. L’ensemble Correspondances est un ensemble français de haut-vol qui parcourt le monde, joue pour les médias et dans de prestigieux festivals. Il est dirigé par Sébastien Daucé, claveciniste, organiste, chercheur et pédagogue qui mène cet ensemble dans des programmes audacieux.
Marc-Antoine Charpentier est né en 1643 en Ile-de-France et mort à Paris en 1704. Il commence sa carrière par un voyage en Italie où il fréquente Giacomo Carrissimi. De retour en France, il se met au service de la duchesse de Guise. A la mort de celle-ci, en 1688, il est employés par les établissements jésuites parisiens puis par les Carmélites. Il est également maître de musique des enfants de la Sainte Chapelle du Palais. Jamais il ne composera pour la cour de Versailles. La place était occupée par Lully qui avait mainmise sur toute la musique de la cour. Au cours de sa vie, Marc-Antoine touche à tous les genres, de la musique sacrée à la musique profane en passant par la musique de scène. Il a donc écrit une œuvre considérable de plus de 800 pièces. 500 d’entre elles, que le compositeur lui-même avait pris soin de classer, sont parvenues jusqu’à nous. Cette collection, appelée Mélanges, est l’un des plus beaux ensembles de manuscrits musicaux de tous les temps. Elle a été vendue à la bibliothèque Royale en 1727, par ses neveux, héritiers dépositaires. Malgré le fait que Marc-Antoine Charpentier ait dominé le 17ème siècle musical français par l’ampleur de son œuvre mais aussi par l’excellence et le côté novateur de celle-ci, sa musique tombera dans l’oubli jusqu’en 1953, date à laquelle le Te Deum H146 est redécouvert. Son interprétation suscite un engouement tel que l’entier de son œuvre est exhumée. De nombreux artistes vont programmer et enregistrer cette musique. Le centre de musique baroque de Versailles va mener un travail de recherche qui a abouti à l’édition des œuvres complètes ainsi qu’à leur analyse. Charpentier est aujourd’hui le compositeur le plus enregistré et le plus joué en concert.
Te Deum…
Le Te Deum H146 est certainement une des œuvres les plus connues de l’histoire de la musique. Présentée pour la première fois en 1699, cette œuvre est restée populaire. Presque un « tube » ! Les huit premières mesures du Prélude, air joyeux mettant en avant le roulement des timbales et l’entrée claironnante des trompettes sont notamment utilisées comme indicatif de l’Eurovision. A l’époque de sa composition, Marc-Antoine Charpentier était maître de chapelle à l’église jésuite St-Louis à Paris. Il conçoit cette œuvre comme un grand motet versaillais pour célébrer la victoire de Louis XIV à la bataille de Steinkerque contre la coalition anglo-hollandaise. Le compositeur choisit la tonalité de ré majeur qui, d’après sa propre théorie, est une tonalité joyeuse et martiale qui convient aux chants d’allégresse et de reconnaissance. Il est de ce fait écrit pour un effectif important : cinq chanteurs solistes, un chœur à quatre voix et un orchestre comportant violons, altos, violes de gambes, flûtes, hautbois, basse continue, trompettes et timbales. Le fameux Prélude est une marche en forme de rondeau au refrain solennel. Les couplets apportent légèreté et mobilité par l’absence des instruments brillants. S’ensuivent les versets de louanges dans lesquels prédominent tantôt les chœurs, tantôt les solistes. Le final est une grande fugue pour chœur.
… et Motets.
Henry Du Mont est né en 1610 dans les Flandres. Il mènera l’essentiel de sa carrière d’organiste et de compositeur à Paris. Il dirigera la musique religieuse de la cour de Louis XVI jusqu’en 1683, année précédant sa mort à l’âge de 74 ans. Les œuvres d’Henry de Mont, et tout particulièrement ses motets, font preuve d’une grande maîtrise du contrepoint et d’une remarquable modernité. Il est une figure du Grand Siècle et il inspirera de nombreux compositeurs dont Lully. A St-Ursanne, ce sont les grands Motets ou motets à grand chœur qui seront interprétés. Ils ont été composés à l’usage de la chapelle royale de Versailles. Ces grands motets représentent sans doute la partie la plus originale et la mieux connue de l’œuvre de Du Mont. La distribution distingue un petit chœur de 5 voix solistes, un grand chœur à 5 voix et un groupe instrumental. Les 34 chanteurs et instrumentistes s’assemblent, se décalent, se dispersent et se rejoignent tout au long des versets qui s’enchaînent et proposent des affects variés.
Le grand orgue ponctuera le programme de pièces tirées de l’œuvre de Du Mont appréciée pour la grâce et l’élégance de son écriture.
Sébastien Daucé et l’Ensemble Correspondances
Organiste, claveciniste, Sébastien Daucé est animé par le désir de faire vivre un répertoire foisonnant et encore peu connu : celui de la musique française du XVIIe siècle. C’est pendant sa formation au Conservatoire supérieur de Lyon qu’il rencontre les futurs membres de Correspondances, ensemble qu’il fonde en 2009. Avec ses musiciens et chanteurs, qu’il dirige depuis le clavecin ou l’orgue, il parcourt la France et le monde, et enregistre de nombreux CD salué par les critiques internationaux. Parallèlement à ses activités de musicien, Sébastien Daucé collabore avec les meilleurs spécialistes du XVIIè siècle, publiant régulièrement des articles et participant à d’importants projets. Passionné par la question du style musical, il édite la musique qui constitue le répertoire de l’ensemble, allant jusqu’à en proposer quand cela s’impose, des recompositions complètes, comme ce fut le cas pour Le Ballet Royal de la Nuit. Il enseigne depuis 2012 au Pôle Supérieur de Paris. En 2018, il est directeur artistique invité du London Festival of Baroque Music. Sébastien Daucé est également artiste associé de la Fondation Royaumont. Sébastien Daucé et l’ensemble Correspondances sont en résidence au théâtre de Caen avec lequel ils développent leurs premiers projets scéniques associés à l’Opéra et à la Chapelle du Château de Versailles et au Musée du Louvre. L’ensemble bénéficie d’une reconnaissance internationale : en 2016, il est récompensé lors de la cérémonie des Echo Preis à la Konzerthaus de Berlin pour Le Concert Royal de la Nuit et de Meilleur jeune chef de l’année ; le magazine australien Limelight lui décerne la récompense du meilleur opéra de l’année 2016 pour son Concert Royal de la Nuit.